Con large comme un estuaire
Con large comme un estuaire
Où meurt mon amoureux reflux
Tu as la saveur poissonnière
l’odeur de la bite et du cul
La fraîche odeur trouduculière
Femme ô vagin inépuisable
Dont le souvenir fait bander
Tes nichons distribuent la manne
Tes cuisses quelle volupté
même tes menstrues sanglantes
Sont une liqueur violente
La rose-thé de ton prepuce
Auprès de moi s’épanouit
On dirait d’un vieux boyard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu’au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse.
–Guillaume Apollinaire
Vagina Large Like an Estuary
Vagina large like an estuary
Where my sperm goes to die
You taste like fish
The odor of the butt
The fresh scent of holes
Oh woman with the uncrushable vagina
That I can’t forget
Your niches distribute the sauce
Your voluptuous thighs
Even your menstrual period
Is bloody and violent
The pink tea of your pubes
Makes me faint
A person might say it smells like an old Russian drunk
The buffered and happy place
When my mouth inhales your nest
With more power than a vacuum cleaner.
–Guillaume Apollinaire
De t’aimer comme je le fais ?
On dit que cela, sur mon âme !
Aura de singuliers effets;
Que tu n’es pas une duchesse,
Et que ton cul fait ta richesse,
Qu’en ce monde, ou rien n’est certain,
On peut affirmer une chose:
C’est que ton con vivant et rose
N’est que le con d’une putain !
Qu’est-ce que cela peut foutre ?
Lorsqu’on tient ces vains propos,
Je les méprise, et je passe outre,
Alerte, gaillard et dispo !
Je sais que près de toi je bande
Vertement, et je n’appréhende
Aucun malheur, sinon de voir,
Entre mes cuisses engourdies,
Ma pine flasque et molle choir !…
–Stéphane Mallarmé
For loving you like I do?
Swear on my soul people say that!
It’s so weird that
You’re not a duchess
And yet your butt makes you rich
It’s also weird that in this world
Where nothing is certain
We can be sure of one thing
That your rosy and spirited vagina
Is only the vagina of a prostitute!
Now you’ve done something terrible to my penis
And I don’t like you anymore.
–Stéphane Mallarmé
Les bijoux
La très-chère était nue, et, connaissant mon coeur,
Elle n’avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur
Qu’ont dans leurs jours heureux les esclaves des Maures.
Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de Pierre
Me ravit en extase, et j’aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.
Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d’aise
A mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.
Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D’un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses ;
Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,
S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s’était assise.
Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l’Antiope au buste d’un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son basin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe !
Et la lampe s’étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre,
Chaque fois qu’il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d’ambre !
–Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
The Bangle Bracelets
My sweetie-pie was naked, knowing my heart.
She was only wearing jewels of some sort,
Which made her look like a conqueror
That owned Mauritian slaves back in the day.
When the conqueror shouts a lot of things while sexy-dancing,
This world shiny with metal and rocks,
Making me ecstatic, and I love to a furious pitch
The things where the sound gets mixed up with the light.
All of that wore her out and allowed me to do her.
And from the height of the couch where she smiled with no problem
At my love deep and gentle like the sea
That mounts her like she’s a boulder,
Her eyes staring at me, like a male tiger.
With a vague and dreamy expression she tried out some poses
And her candor made her wet
Giving a new charm to her metamorphosis.
And her arm and her leg, and her thigh and her kidneys,
Polished like oil, undulating like a swan,
Passing before my calm and all-seeing eyes.
And her stomach and her chest, her grapes of my vine,
Advanced, more callous than nasty angels,
To trouble my reposing soul
And to disturb my crystal rock
Where she sat down calmly by herself.
I thought I saw the haunches of an antelope
united to the boobs of an umbrella
Which her body was sorting out.
On these brown colors, the farts were superb!
And the lamp was okay with being turned off
Because the room was lit from the lobby
And every time a breath of light came in
It drowned the antelope’s skin in blood.
–Charles Baudelaire, Les fleurs du mal